Sanctuaire de Champlieu

Le site antique de Champlieu est connu dans les écrits depuis le XVIe siècle comme camp romain. Mais il faut attendre le XIXe siècle, et la visite de Napoléon III en 1857, pour que les premières fouilles archéologiques officielles soient menées par Eugène Viollet-le-Duc puis Albert de Roucy.

Le site antique de Champlieu

Le site antique de Champlieu est connu dans les écrits depuis le XVIe siècle comme camp romain. Mais il faut attendre le XIXe siècle, et la visite de Napoléon III en 1857, pour que les premières fouilles archéologiques officielles soient menées par Eugène Viollet-le-Duc puis Albert de Roucy. Ceux-ci dégagent, non pas un camp, mais une partie du centre monumental d’une agglomération secondaire antique composée d’un temple, d’un théâtre et de thermes. L’ensemble est daté du IIe siècle après J.-C. d’après les diverses fouilles archéologiques.

Dans l’Antiquité, Champlieu est l’agglomération la plus occidentale du territoire des Suessions. Elle se situe sur un plateau, dominant la vallée de l’Automne, à la limite du territoire des Bellovaques à l’est et des Sulbanectes au sud. Elle est érigée de part et d’autre de la Chaussée Brunehaut, voie romaine reliant les villes d'Augustomagus (Senlis) à Augusta Suessionum (Soissons). Sa position frontalière fait de Champlieu un lieu de passage important. Cette agglomération secondaire (Vicus) se développe du Ier siècle avant J.-C. jusqu'au IVe siècle après J.-C.

Vue axonométrique du site au IIème siècle

Le temple

Les fouilles ont mis en évidence cinq états de construction différents du sanctuaire. Les deux premiers états correspondent à des constructions en bois datées du Ier siècle avant J.-C. qui ont été remplacées sous le règne de Tibère (14-37) par un premier fanum (temple gallo-romain équipé d’une chapelle centrale -cella- et entourée d’une galerie). Peu après, entre 42 et 110 après J.-C., est bâti un nouveau fanum monumental de plan carré désormais en pierre. Il est notamment associé à des peintures murales et à une mosaïque à motifs géométriques noir et blanc. Enfin au IIe siècle après J.-C., on reconstruit au même endroit, un dernier temple encore plus important notamment décoré par de nombreux blocs sculptés (bas-reliefs et chapiteaux corinthiens peints). De ce dernier temple, qui formait un carré de 22 m de côté, on peut aujourd'hui apercevoir une partie du podium sur lequel il s’élevait ; la hauteur du temple étant estimée à environ 20 m. Il respecte le plan du fanum à double carré qui parsème les Gaules. On trouve d’abord une cella centrale ouverte à l’est c’est-à-dire une salle dans laquelle se trouve la statue de la divinité (1), puis une galerie périphérique probablement accessible à la population (2). Son porche monumental (3) se pare de piliers massifs richement sculptés représentant notamment des figures mythologiques. L’espace sacré est clos par un portique séparant le temple du monde profane (4). Il est lui-même enserré par un mur délimitant ce qui pourrait être une place publique (5). 

Le théâtre

De plan demi-circulaire, il mesure 71 mètres de diamètre. Contrairement à beaucoup de théâtres antiques dont les gradins étaient adossés à des promontoires naturels, ses gradins (cavea) reposent sur un important talus de terre rapportée qui est soutenu par un mur demi-circulaire d’environ 5 mètres de haut, consolidé par 30 contreforts. Sa restauration au XIXe siècle en fait le seul monument du site encore en élévation. Les différents espaces sont donc aujourd'hui encore appréciables notamment avec les traces du bâtiment de scène(6) qui sert à la fois de support aux décors et de coulisses, la scena (7), l’orchestra (8). Seuls les gradins d’honneur en pierre situés dans la partie basse du théâtre (imma-cavea) sont conservés. On pense que le reste des gradins était édifié en bois. L’originalité de ce théâtre réside surtout dans la présence d’une galerie périphérique (praecinctio -10) permettant l’accès à la fois aux gradins par six couloirs rayonnants (vomitoria -9) et également à un niveau supérieur de gradins en bois grâce à des escaliers doubles situés dans six espaces rectangulaires aménagés dans une partie du mur de soutènement. On estime que le théâtre pouvait contenir entre 3 000 et 4 000 places.

Les thermes

Il s’agit d’un lieu où l’on peut se laver et se détendre, notamment dans des salles froides (frigidarium) et d’autres chauffées à températures différentes, salle tiède (tepidarium) et salle chaude (caldarium). Le type de chauffage mis en place est similaire à celui rencontré dans tout l’Empire. Il s’agit du système à hypocauste : le sol repose sur des pilettes en briques entre lesquelles l’air chaud, venant de foyers répartis autour des salles, circule et chauffe le sol. Des canalisations de briques creuses (tubulures), placées dans les murs, permettent à la chaleur de remonter. 

Le bâtiment des thermes forme un rectangle de 53 mètres par 23 mètres et se divise en plusieurs espaces : une grande cour à portique interne servant de lieu de promenade (atrium ou palestre -11), un couloir transversal servant notamment de vestiaire (apodyterium), deux salles dallées avec de petits bassins dans les absides (frigidarium), deux salles sur hypocauste (tepidarium - salle tiède - et caldarium salle chaude pour suer -12), trois foyers et, sur le côté ouest du bâtiment, une salle annexe chauffée dont la fonction précise n’est pas connue. Les thermes sont enfermés dans un enclos. Celui-ci prolonge l’enceinte de l’atrium et forme une cour autour du bâtiment. On a également retrouvé dans ces thermes une large vasque qui devait faire office de labrum, c’est-à-dire de fontaine avec jet d’eau et qui devait se trouver dans la salle la plus chaude des bains : les baigneurs, gênés par la forte chaleur, pouvaient alors se rafraîchir le visage et les mains.

L’actualité du site

Le Service départemental d’archéologie de l’Oise (SDAO) avec l’aide de ses partenaires anime régulièrement le site notamment lors des Journées européennes du patrimoine (visites guidées, animations pédagogiques, randonnées).

Un outil de visite numérique a été mis en place par le Conseil départemental des Jeunes depuis juin 2019. Il permet, lors de votre visite du site de Champlieu, d’accéder à des informations par l’intermédiaire de codes que vous trouverez sur des poteaux placés devant chaque monument. Il vous suffit ensuite de les flasher avec votre smartphone. 

Vous pouvez accéder à toutes ces informations en vous rendant sur le site internet  de Champlieu, site antique : champlieu.oise.fr

Une application Champlieu développée par les Conseillers départementaux jeunes

Informations pratiques et accès

Adresse du site :

  • Ruines gallo-romaines de Champlieu 
    Hameau de Champlieu
    60129 - Orrouy

Le site est situé à proximité de l’axe routier qui relie les villes de Crépy-en-Valois à Compiègne. Il est à 16 km de l’autoroute A1. 

Le site est en accès libre toute l’année.

Toute occupation du site nécessite cependant une demande préalable au Conseil départemental de l’Oise via le Service départemental d’archéologie de l’Oise. 

Contact

Poursuivre votre visite 

Une partie des collections issues des fouilles archéologiques du site gallo-romain de Champlieu est conservée et présentée au musée Antoine Vivenel situé à Compiègne. Celui-ci propose également des animations pédagogiques et des visites du site. 

Contacter le musée