Plan Oxygène 60

Préambule

Les 83 actions retenues dans le cadre du Plan Oxygène 60 ont été réparties en familles et sous-familles reflétant les grands enjeux environnementaux pour permettre d’identifier rapidement le domaine d’action et la finalité de chacune. Les familles font l’objet d’une présentation et d’une mise en perspective au regard des échelles nationales, régionales et locales. Il s’agit de replacer nos actions dans un contexte plus général pour mieux appréhender leurs objectifs.

Au sein de chacune des familles, un tableau synthétique précise le nom et l’objectif de chaque action, et, pour une lecture rapide, un jeu de symboles pour représenter trois notions clés :

 

Mise en contexte

« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ». Tels étaient les mots prononcés par la France en 2002, lors d’un discours à l’Organisation mondiale des Nations Unies. En 2022, soit vingt ans plus tard, cette citation est malheureusement toujours d’actualité.

Le consensus scientifique, quant à l’urgence écologique et climatique, est sans appel. La succession de rapports scientifiques de plus en plus pessimistes devrait susciter la volonté d’agir tous ensemble. Le premier volet du sixième rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) paru en août 2021, annonçait que le changement climatique était plus rapide que prévu (+5.5°C en 2100, selon le scénario le plus pessimiste).

Le changement climatique, dont les causes sont intrinsèquement liées à notre modèle de production et de consommation, a et aura des conséquences sur la sécurité alimentaire, politique, sanitaire et économique globale. Il est toutefois encore possible d’en limiter en partie les effets en réduisant notre production de carbone (limitation du réchauffement climatique). Quant aux changements auxquels nous devront faire face, il faudra adapter nos sociétés et rendre nos territoires plus résilients. La résilience est un terme de psychologie définissant la capacité à surmonter un traumatisme ou à continuer à vivre dans un environnement défavorable.

Le réchauffement climatique, même s’il représente la principale menace pour l’humanité, n’est malheureusement pas le seul bouleversement auquel l’écosystème Terre est confronté.

Les activités humaines sont également responsables d’une érosion de la biodiversité. La biodiversité pouvant être définie comme l’ensemble des êtres vivants ainsi que les écosystèmes dans lesquels ils vivent. Mais elle comprend également les interactions des espèces entre elles et avec leurs milieux. Ainsi, selon l’Observatoire national de la biodiversité, 18% des espèces ont disparu et 78% des habitats sont dans un état de conservation défavorable.

Par ailleurs, la crise sanitaire que nous traversons témoigne du danger de surexploiter les espèces sauvages. Une des hypothèses évoquées pour expliquer la survenue du virus SARS COV2 serait une recombinaison virale de plusieurs hôtes sauvages (chauve-souris et pangolins notamment) qui auraient été mis en contact à l’occasion d’un marché. En tout état de cause, il est indéniable que la dégradation des milieux naturels et le trafic illégal favorisent les contacts avec les espèces sauvages, et donc la transmission de pathogènes aux humains, et déstabilisent le fonctionnement des écosystèmes. Or, des écosystèmes préservés et diversifiés permettent d’avoir un système plus résilient et plus régulé.

De plus, la nature rend des services jusqu’ici mal évalués, dits services écosystémiques, qui renforcent la robustesse des territoires face aux perturbations écologiques, jouant notamment un rôle dans l’adaptation au changement climatique. Elle permet de répondre aux besoins primaires des êtres humains (oxygène, eau potable, nourriture, pollinisation, renouvellement des sols) et constitue une source d’inspiration pour le secteur de la recherche notamment grâce au bio mimétisme (ingénierie inspirée du vivant).

L’accès à une eau de qualité et en quantité suffisante pour assurer les besoins vitaux de tous (hydratation, cultures, industrie, élevage,…) est aussi un défi d’aujourd’hui et de demain. Les activités humaines, sources de pollution, nuisent à la qualité des eaux de surfaces et souterraines. Quant à la quantité, l’alternance de fortes pluviométries, à l’origine d’inondations plus fréquentes et plus importantes, et d’épisodes de sécheresses, rendent sa gestion compliquée.

Pour réduire notre impact sur notre environnement, nos modes de consommation sont également à remettre en cause. Depuis les 30 glorieuses, la consommation des ménages français augmente chaque année un peu plus. Or, un développement économique basé sur une croissance infinie n’est tout simplement pas compatible avec les capacités de notre planète. Parmi les familles de produits qui impactent particulièrement l’environnement on retrouve l’alimentation, le logement et le transport des ménages. Les impacts environnementaux sont présents à toutes les étapes : la fabrication (émissions de gaz à effet de serre, prélèvements de ressources naturelles non renouvelables,…), l’utilisation (consommation d’eau, d’énergie,…) et la fin de vie (déchets, pollution,…). Des modes de consommation durables sont donc à inventer ainsi qu’une meilleure gestion de nos déchets allant de la collecte à la valorisation en passant par le tri. En réduisant les consommations de matières premières et les déchets, les impacts environnementaux associés sont automatiquement réduits. Valoriser les déchets permet également de réduire leur impact par rapport à un traitement sans valorisation.

Pour opérer ces changements, la sensibilisation constituera une forte dimension de cette politique. Que ce soit à destination du public ou des agents départementaux, des actions de sensibilisation, d’information et de formation devront être mises en œuvre pour expliquer les enjeux et fournir les outils qui permettront à tout un chacun de pouvoir agir.

Prise de conscience

Atténuer le changement climatique et s’adapter à ses conséquences, développer des conditions favorables à la biodiversité, préserver la ressource en eau, adopter des modes de consommation durables, gérer la production de déchets, et sensibiliser les acteurs, les Etats ne pourront évidemment pas relever ces défis seuls. Cela ne pourra se faire qu’avec le concours de chacun, qu’il s’agisse des collectivités publiques, de la sphère privée ou encore des citoyens.

Une prise de conscience générale est indispensable pour repenser nos modes de vie. Que nous soyons chef(fes) d’entreprises, employé(es), agents du service public, salarié(es) du secteur privé, responsables politiques, citoyen(nes), jeunes, aînés,…nous devons toutes et tous apporter notre pierre à l’édifice.

Si vous pensez que vous êtes trop petit pour changer quoi que ce soit, essayez donc de dormir avec un moustique dans votre chambre. Betty Reese

Ainsi pour « faire sa part », le Département de l’Oise a intégré dans son mode de fonctionnement les principes du développement durable dès 2005 avec l’adoption de son Agenda 21 (réactualisé en 2010). Depuis 2012, la politique départementale en matière de développement durable est présentée chaque année dans son rapport de développement durable. Ce mode de développement vise à préserver l’environnement tout en assurant les impératifs de cohésion sociale et d’attractivité économique du territoire.

Ainsi de nombreuses actions ont déjà été réalisées comme la création de voies vertes, la rénovation du parc immobilier, la sensibilisation des collégiens, la politique d’assistance aux collectivités dans le domaine de l’eau et de l’assainissement, le Schéma départemental des Espaces Naturels Sensibles, le soutien au développement du transport fluvial, l’aide aux particuliers pour l’achat de vélos à assistance électrique,…

Le Département souhaite désormais amplifier son action en s’engageant dans une politique environnementale ambitieuse couvrant la période 2022 – 2027.

Implication du Département

Pour aboutir au présent document, une réflexion globale a été menée dans l’ensemble des services et directions de la collectivité pour identifier des pistes d’améliorations dans nos pratiques et impulser un changement de paradigme. Parallèlement à ce travail, une analyse des politiques environnementales engagées par les autres départements français a permis d’identifier des actions innovantes qui pourraient être reproduites sur le territoire de l’Oise. Ainsi, plus de 260 pistes d’actions potentielles ont été envisagées, puis évaluées au regard de 5 critères (impact environnemental, effet mobilisateur, coût financier, délai de mise en œuvre, contraintes techniques). Ce travail d’analyse a permis de faire émerger 83 actions concrètes qui s’inscriront dans cette politique 2022-2027 :

  • 57 actions déjà mises en œuvre par les services départementaux à poursuivre et à amplifier
  • 22 actions à réaliser dans les 3 premières années du programme
  • 4 actions à l’étude pour une concrétisation ultérieure d’ici 2027.

Ces actions se répartissent en 6 grandes familles pour répondre aux principaux enjeux environnementaux : Atténuation du changement climatique, sauvegarde de la biodiversité, préservation de la ressource en eau, consommation durable, gestion des déchets et sensibilisation des acteurs.

Ce projet environnemental s’illustrera, bien évidemment, dans les domaines de compétences du Département.

L’aménagement du territoire

construction et entretien de la voirie départementale et d’infrastructures de circulations douces, transport des élèves et personnes en situation de handicap, assistance technique et financière aux projets communaux et intercommunaux, gestion et promotion des espaces naturels sensibles, soutien au développement du transport fluvial…

L’action sociale et solidaire

aides à l’enfance, insertion sociale et professionnelle, aides aux personnes âgées, accompagnement des personnes handicapées, accès au logement.

L’éducation, la culture, le sport, la vie associative et le patrimoine

Gestion des bâtiments et du personnel des collèges, projets éducatifs et culturels, lecture publique, archives départementales, archéologie préventive, gestion du « MUDO-Musée de l’Oise », aides aux associations et aux manifestations sportives.