Gestion des déchets

Contexte planétaire

Parmi les sources de pollution les plus importantes à l’échelle mondiale, la production de plastique se trouve en tête du classement. Celle-ci est passée de 2,3 millions de tonnes en 1950 à 448 millions en 2015. Le plastique, majoritairement issu de la pétrochimie, est en plus très peu recyclé. On estime à environ 9% le taux de recyclage au niveau mondial. Le reste étant soit incinéré, soit enfoui, soit dispersé dans le milieu naturel sous forme de pollution diffuse. D’où la triste découverte, en 1997 du septième continent de plastique par le navigateur Charles Moore.

Contexte national

En 2018, la France a produit 343 millions de tonnes de déchets, soit une moyenne de 5,1 tonnes de déchets par habitant.

Ils sont répartis en trois catégories :

  • Les déchets minéraux, composés essentiellement de déchets provenant du secteur de la construction = 235,5 Mt,
  • Les déchets dangereux, requérant des installations de traitement spécifiques et présentant un risque pour la santé humaine et l’environnement = 12 Mt ;
  • Les déchets non minéraux non dangereux, qui recouvrent les déchets produits par tous les secteurs d’activité (agriculture, industrie, secteur tertiaire, ménages) = 95.7 Mt
    • La quantité de déchets ménagers = 30 Mt (soit seulement 9 % des déchets totaux produits en France).

Si l’on ne prend en compte que les déchets directement émis par les Français (déchets ménagers, déchets verts, encombrants,…), cela représente en moyenne 590 kg par an et par habitant.

Que deviennent ces déchets ?

2/3 des déchets finissent incinérés ou enterrés avec un impact environnemental sur les sols, l’eau et l’air.

La loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) de 2015 vise à préparer l’après-pétrole et à instaurer un modèle énergétique robuste et durable face aux enjeux d’approvisionnement en énergie, à l’évolution des prix, à l’épuisement des ressources et aux impératifs de la protection de l’environnement. Parmi les objectifs fixés, une réduction de 50 % de la quantité de déchets mis en décharge devra être atteinte à l’horizon 2025.

Contexte régional

Le Schéma Régional d’Aménagement de Développement Durable et d’Egalite des Territoires (SRADDET) comprend un Plan Régional de Prévention et de Gestion des Déchets (PRPGD) qui précise les objectifs de prévention, de recyclage et de valorisation à atteindre ainsi que les actions, les services et les équipements à mettre en œuvre en conséquence.

Contexte local

Les communes ou les Établissements Publics de Coopération Intercommunale ont pour compétence la collecte et le traitement des déchets. Ils mettent en œuvre des opérations de prévention de la production des déchets, de réutilisation ou de réemploi. De nombreux messages sont ainsi diffusés sur la nécessité de trier ses déchets et une dizaine de recycleries permettent de donner une seconde vie aux objets sur le territoire oisien.

Ces collectivités ont également la possibilité de candidater à l’appel à projets « Territoire Zéro Déchet Zéro Gaspillage » (TZDZG), pour répondre aux objectifs de la loi TECV, comme a pu le faire le Syndicat Mixte du Département de l’Oise.

Gestion des déchets, comment le Département peut-il agir ?

Dans le cadre de la mise en œuvre du PRPGD, le Département de l’Oise sera partie prenante du futur observatoire régional déchets-matière. Celui-ci aura pour objet le suivi des flux et des modes de traitement des déchets sur le territoire des Hauts-de-France (stockage, transit, valorisation, recyclage,…) grâce à un suivi des installations dédiées (déchetteries, centres de stockage, carrières,…).

Le département de l’Oise bénéficie de nombreuses installations professionnelles pour permettre la gestion des déchets, qu’ils proviennent des ménages, des entreprises privées ou des organismes publics (centre de tri grande capacité et centre de valorisation énergétique de Villers-Saint-Paul, exploités par le Syndicat Mixte du Département de l’Oise). Les habitants et les professionnels ont également à disposition une cinquantaine de déchetteries et une dizaine de recycleries.

Toutefois, malgré ces installations performantes et accessibles, les incivilités demeurent et le problème des dépôts sauvages de déchets n’épargne aucune partie de notre territoire. Parmi les cas les plus emblématiques, la décharge sauvage d’Orry-la-Ville sur laquelle des entreprises sont venues déposer illégalement des déchets de chantiers pendant des années, entraînant une importante pollution des sols. Dans la continuité, l’ancienne décharge de Saintines-Néry, est surveillée de près en raison de dépôts de fûts contenant des produits toxiques dans les années 1960-1970. Les infrastructures routières du Département sont impactées par cette pollution avec des chaussées fissurées, déformées et des résurgences de produits. Mais de manière plus diffuse, se pose aussi le problème des déchets abandonnés sur les trottoirs, le long des routes ou dans le milieu naturel. En 2019, l’ADEME a estimé que l’équivalent de 21,4 kg de déchets « sauvages » tous confondus (mégots, ordures ménagères, encombrants…) étaient abandonnés par an et par habitant en France.

Un budget prévisionnel d’environ 2 millions d’euros sera consacré à cette famille d’actions sur les 6 prochaines années

A notre échelle, si l’on considère les déchets produits par les services départementaux dans les 113 bâtiments administratifs et les 66 collèges, l’activité de l’administration départementale a un impact non négligeable. Pour réduire la production de déchets, le Département devra mettre en place de nouvelles habitudes de travail.

 

Pour cela, nous tenterons de réduire, voire supprimer dans certains cas, les emballages et les contenants jetables en plastique et nous continuerons à développer nos efforts pour la lutte contre le gaspillage alimentaire.

Nous utiliserons le levier de la commande publique pour instaurer des changements de pratiques et intégrer des solutions écoresponsables dès la phase de conception de nos marchés et contrats.

Pour lutter contre les dépôts sauvages de déchets, les équipes départementales arpentent inlassablement à longueur d’année les 4 000 km de routes pour ramasser les déchets abandonnés par des usagers irresponsables le long des emprises routières départementales (accotements et aires de stationnement). Les agents ramassent plus de 600 tonnes (en moyenne) de déchets chaque année. Parmi ceux-ci, des déchets peuvent s’avérer dangereux pour la Nature et pour l’Homme.

Une fois le déchet créé, il ne suffit pas de s’en débarrasser en l’enfouissant ou en l’incinérant. Il est important de le valoriser et d’en exploiter tout le potentiel. Pour des déchets mieux recyclés et mieux valorisés, nous accentuerons nos efforts sur le recyclage et trouverons des débouchés pour les matériaux qui peuvent être recyclés et entrer ainsi dans une logique d’économie circulaire. L’objectif est de passer d’une société du tout jetable, basée sur une économie linéaire (extraire, fabriquer, consommer, jeter) à un modèle économique plus circulaire (le déchet de l’un devient la ressource de l’autre).

L'Oise en action

Nos actions en faveur de la réduction des déchets sont regroupées selon les 3 sous-familles suivantes :

Réduire la production de déchets

  • Poursuivre la démarche « Opti'print » (réduction des impressions couleurs de 3 % et augmentation de 5 % des pages scannées)
  • Soutenir les collèges dans leurs actions de réduction du gaspillage alimentaire
  • Bannir le recours aux bouteilles et gobelets plastiques au sein des bâtiments et services départementaux en proposant des solutions alternatives (gourdes, carafes, fontaines à eau,…)
  • Développer l’usage à un système de parapheur électronique
  • Optimiser la durée de vie du parc numérique (téléphonie, PC,…)
  • Proposer les invendus alimentaires des structures de restauration collective gérées par le Département (collèges)

Lutter contre les dépôts sauvages de déchets

  • Réaliser une campagne de sensibilisation pour lutter contre les dépôts sauvages de déchets le long des routes départementales

Des déchets mieux recyclés et mieux valorisés

  • Développer le tri sélectif dans les bâtiments départementaux
  • Valoriser les déchets verts produits par l’activité départementale (fauche, élagage) et développer les synergies entre espaces verts départementaux (compost, paillage, jeunes pousses à replanter…)
  • Développer la mise à disposition dans les bâtiments départementaux de solutions de recyclage de déchets non actuellement valorisés (mégots, stylos, masques...)
  • Valoriser les biodéchets alimentaires produits par les collèges

Nos actions en faveur de la réduction des déchets sont présentées dans le document à télécharger ci-dessous. Dans chaque sous-famille, le nom de l’action accompagné d’un petit texte explicatif ainsi qu’un jeu d’icônes vous indiqueront le public ciblé, l’échéance de mise en œuvre et enfin le budget prévisionnel qui sera alloué sur la période des 6 ans