Sauvegarde de la biodiversité

Contexte planétaire

En 1971, s’est tenue une Convention sur les zones humides d’importance internationale, plus connue sous le nom de Convention de Ramsar. Il s’agit d’un traité international qui prône la conservation et l’utilisation rationnelle des zones humides. C’est le seul traité mondial portant sur un seul écosystème.

En 1972, a été adoptée la Convention du patrimoine mondial de l’Unesco qui vise la protection des sites culturels et naturels. En considérant le patrimoine sous ses aspects culturels aussi bien que naturels, la Convention a mis en évidence l’interaction entre l’être humain et la nature et la nécessité fondamentale de préserver l’équilibre entre les deux.

Le 1er juillet 1975, la Convention sur le commerce international des espèces de faune et flore sauvages menacées d’extinction (CITES), dite Convention de Washington, réglemente le passage en frontières de quelque 35 000 espèces animales et végétales. L’objectif de la CITES est de garantir que le commerce international des animaux et plantes inscrits dans ses annexes, vivants ou morts, ainsi que de leurs parties et de leurs produits dérivés ne nuise pas à la conservation de la biodiversité et repose sur une utilisation durable des espèces sauvages. La surexploitation d'espèces sauvages constituant l’une des causes majeures de disparition de la biodiversité.

Le 5 juin 1992 lors de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement, souvent appelée le « Sommet de la Terre » de Rio, a été instaurée la Convention sur la diversité Biologique (CDB). Elle compte à ce jour, 196 signataires et vise trois principaux objectifs :

  • la conservation de la diversité biologique,
  • l'utilisation durable de la diversité biologique,
  • le partage juste et équitable des avantages découlant de l'utilisation des ressources génétiques.

Malgré ces nombreux accords et traités internationaux, le constat est inquiétant. Au printemps 2019 un rapport historique de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) soulignait un « dangereux déclin de la nature » au niveau mondial. Ce rapport attire notamment l’attention sur un taux sans précédent d’extinction des espèces et qui va en s'accélérant. Ce déclin touche tous les milieux sans distinction : 3/4 des milieux terrestres sont « sévèrement altérés » à ce jour par les activités humaines et 2/3 le sont pour les milieux marins.

Globalement, 87 % des zones humides ont disparu en près de deux siècles et sur la même période, 1/3 des forêts ont été rognées. Au-delà des milieux, ce sont les fonctions des écosystèmes qui sont touchées. Quatorze des dix-huit services écosystémiques évalués se dégradent, tels que la pollinisation et la formation des sols fertiles.

Afin de protéger les milieux et les espèces qui les peuplent, le réseau Natura 2000 a été créé à l’échelle européenne. Il constitue le plus vaste réseau de protection de la biodiversité au monde. Il est composé de  25 sites naturels (Zone de Protection Spéciale et Zone Spéciale de Conservation), terrestres ou marins, dont l’objectif est le maintien des habitats et des espèces d’intérêt communautaire tout en permettant la pérennisation des activités humaines existantes sur ces espaces.

Contexte national

En 2016, a été votée la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages. Cette loi inscrit dans le droit français une vision dynamique et renouvelée de la biodiversité et a pour ambition de protéger et de valoriser le patrimoine naturel français.

Si les forêts françaises métropolitaines croissent régulièrement et si leur surface a presque doublé depuis 1830 pour atteindre 16,9 millions d’hectares en 2018, la France n’en est pas moins concernée par les principales causes d’érosion de la biodiversité que sont, la dégradation des milieux naturels, la surexploitation des ressources naturelles, l’introduction d’espèces envahissantes, les pollutions et le changement climatique.

Contexte régional

En Hauts-de-France, le Schéma Régional d’Aménagement de Développement Durable et d’Égalité des Territoires (SRADDET), a pour objectif de faire de la biodiversité une composante majeure dans l’aménagement régional, notamment en favorisant la mobilité des espèces et des habitats et en préservant aussi bien la nature ordinaire que les espèces et habitats remarquables.

Les chiffres clés de la Région Hauts-de-France :

  • 2 ème région métropolitaine la plus densément peuplée
  • 30% des rivières considérées en « bon état » écologique
  • 25% des tourbières françaises recensées sur le territoire
  • De nombreux sites protégés (5 parcs naturels régionaux, 1 parc naturel marin, 10 réserves naturelles nationales, 32 réserves naturelles régionales, 5 sites RAMSAR, 89 sites Natura 2000).

Contexte local

Les communes ou les Établissements Publics de Coopération Intercommunale (EPCI) peuvent réaliser des Atlas de la Biodiversité. Cette démarche permet de connaître, de préserver et de valoriser son patrimoine naturel. Dans l’Oise, fin 2021, les Communautés de Communes des deux vallées et de la Vallée dorée ont notamment réalisé le leur (liste non exhaustive).

Sauvegarde de la biodiversité, comment le Département peut-il agir ?

Les paysages de l’Oise sont fortement marqués par deux éléments identitaires : d’une part les activités agricoles de grandes cultures  (qui constituent plutôt un paysage défavorable au développement de la biodiversité,  exemple l'absence de zones refuges, traitements phytosanitaires,…) et d’autre part les espaces forestiers (respectivement 63% et 22% du territoire). Le Département de l’Oise est ainsi situé au premier rang, au niveau régional, en termes de couvert forestier. Les grands massifs emblématiques de l’Oise, comme Chantilly, Compiègne ou encore Ermenonville sont pour les plus anciens présents depuis le moyen-âge. Ces massifs historiques, dont le rôle est essentiel pour la séquestration du carbone, sont aujourd’hui menacés par les conséquences du réchauffement climatique (sécheresse, parasites,…).

Au milieu de ces paysages, l’Oise est aussi maillée par un réseau hydrographique dense avec plusieurs rivières, dont l’Oise, le Thérain, la Nonette, l’Aronde,…et une zone humide reconnue au niveau international (label RAMSAR), les Marais de Sacy.

Parmi les espèces animales menacées dans l’Oise, la vipère péliade, le hérisson d’Europe, le Grand Murin (chauve-souris), le campagnol amphibie, l’écureuil roux, l’hirondelle rustique sont particulièrement en danger.

Un budget prévisionnel d’environ 16 millions d’euros sera consacré à cette famille d’actions sur les 6 prochaines années

Pour préserver la faune et la flore locales, le Département peut agir par le biais de l’aide aux communes en soutenant, en conseillant, et en assistant les élus pour que les projets engagés soient toujours plus favorables à la biodiversité. D’autre part, sur son propre domaine, le Département dispose d’une diversité de milieux sur lesquels des actions de protection et de préservation peuvent être réalisées : 252 Espaces Naturels Sensibles qui couvrent 80 000 hectares, 4 000 km de routes qui totalisent une surface d’accotements d’environ 1 650 hectares, les cours des collèges et les extérieurs des bâtiments départementaux. Sur ces emprises, on trouve d’ailleurs des variétés de fleurs, de papillons ou encore d’insectes inscrites sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature).

Selon l’UICN, les espèces exotiques envahissantes sont reconnues comme la troisième cause de l’érosion de la biodiversité et le Département de l’Oise n’en est pas exempt : le frelon asiatique, les chenilles processionnaires, le Buddleia ou « arbres à papillons », la Renouée du Japon, le ragondin ou encore les Jussies sont présents sur notre territoire. Toutes ces espèces peuvent représenter une menace pour la vie humaine et animale. Pour lutter contre les espèces exotiques envahissantes, le Département s’investit dans la lutte contre la prolifération de ces espèces par le biais de ses agents (formations, opérations de destruction) mais aussi par son réseau de partenaires, qui réalisent des chantiers de destruction ainsi que des actions d’information et de sensibilisation.

L'Oise en action

Nos actions en faveur de la préservation de la biodiversité sont regroupées selon les 2 sous-familles suivantes :

Préserver la faune et la flore locales

  • Entretenir de façon éco-responsable les espaces extérieurs des bâtiments départementaux
  • Mener la politique Espaces Naturels Sensibles (aides à l'acquisition de parcelles, aménagement et restaurations de sites, aides aux associations,…)
  • Renouveler le schéma départemental des Espaces Naturels Sensibles
  • Poursuivre l’éco-pâturage dans les espaces verts de quelques propriétés et bâtiments départementaux adaptés à cette pratique
  • Aider les communes pour divers aménagements visant la préservation de la biodiversité
  • Recourir au label "végétal local" pour les travaux de plantations
  • Créer des aménagements et des milieux favorables à la petite faune (écuroducs, nichoirs à chauve-souris, nichoirs à chouettes, ruches, plantations de haies, nichoirs à mésanges,…)
  • Recréer des bio-corridors pour la grande faune (éco-ponts)
  • Paysager les emprises des bâtiments départementaux pour créer des refuges en faveur de la petite faune
  • Réimplanter les cortèges floristiques locaux sur les espaces disponibles (giratoires, bords de routes,…)
  • Favoriser l'installation des abeilles sauvages par de petits aménagements
  • Généraliser la gestion différenciée le long des routes départementales

Lutter contre les espèces exotiques envahissantes

  • Aider les collectivités à lutter contre les espèces envahissantes des milieux aquatiques
  • Evacuer et traiter la flore exotique envahissante lors des travaux routiers
  • Favoriser l'habitat de la mésange pour lutter contre les espèces envahissantes (chenilles processionnaires, pyrale du buis,…)

Elles sont présentées dans le document à télécharger ci-dessous. Dans chaque sous-famille, le nom de l’action accompagné d’un petit texte explicatif ainsi qu’un jeu d’icônes vous indiqueront le public ciblé, l’échéance de mise en œuvre et enfin le budget prévisionnel qui sera alloué sur la période des 6 ans.