Le tourisme dans l'Oise, un nouveau voyage hors du commun
FAISONS DE L’OISE UN GRAND PARC DE LOISIRS À CIEL OUVERT
Le tourisme ne sera plus jamais comme avant dans le Département. Cette philosophie transpirait des Rencontres des professionnels du tourisme qui se sont tenues à Compiègne le mardi 28 mars. « Faisons de l’Oise un grand parc de loisirs à ciel ouvert », ambitionne Brigitte LEFEBVRE, Présidente de Oise Tourisme, l’entité qui porte la nouvelle stratégie touristique 2023-2027, baptisée « La bataille des activités ».
Cette mission, réalisée en partenariat par le Conseil départemental de l’Oise, s’appuie sur trois leviers essentiels : l’eau, les forêts et les itinéraires à vélo. Pour en faire un tiercé gagnant, cette « Bataille des activités » découle d’une nouvelle approche touristique, moins protocolaire plus stimulante, où le visiteur deviendra un acteur de sa visite. Cette stratégie, axée aussi sur le locatourisme (s’évader près de chez soi), doit aussi permettre de voir plus grand en matière de fréquentation. 60 à 70 % de sites culturels de l’Oise ne dépassent pas le seuil « fatidique » des 10 000 visiteurs par an. Pour changer la donne, Oise Tourisme ambitionne d’accompagner les sites culturels dans la mutation de leurs offres, afin de les rendre plus ludiques, tout en favorisant la connexion avec les itinéraires à vélo.
Cette « Bataille des activités » doit porter l’ambition du Département d’être un acteur majeur en matière d’activités touristiques, au-delà de ses célèbres parcs d’attractions (Parc Astérix, Parc Saint Paul, Mer de Sable). Une façon de renforcer la fierté des habitants de l’Oise, de faire la promotion du territoire au-delà de nos frontières. « J’ai toujours rêvé que l’Oise soit un peu comme la Bretagne, les Bretons vendent leurs Départements », a résumé Nadège LEFEBVRE, Présidente du Conseil départemental de l’Oise.
SEPT PROJECTIONS POUR LE TOURISME DE DEMAIN !
Sur l’eau, en forêt, sur piste cyclable ou par le patrimoine, projetez-vous dans le tourisme de demain dans l’Oise à travers sept ambitions du Conseil départemental.
1 - No water - no pleasure !
La stratégie touristique du Département sur les cinq prochaines années (2023-2027) s’articule autour d’un autre slogan : « no water – no pleasure » ! Comprenez que sans eau, il n’y a pas de plaisir. L’enjeu est de s’appuyer sur les étangs, les rivières, délaissés de canaux (une opportunité issue de la construction du Canal Seine Nord Europe), les anciennes gravières, ou encore les bases de loisirs (souvent à reconvertir), pour faire émerger des activités outdoor (en extérieur). Le Boat & Bike, qui combine la croisière en bateau et le vélo, en est le parfait exemple. L’activité, en plein essor, émerge sur l’Oise entre Compiègne et Pont-Sainte-Maxence, et peut se pratiquer en séjour ou à la journée. De quoi compléter l’offre d’activités nautiques, déjà bien incarnée par les clubs, campings ou autre structures qui proposent de s’initier à la descente en canoë ou en paddle.
2 - SONGEONS-MONTATAIRE EN CANOË
Une projection dans le futur (janvier 2028) a montré le projet autour de la Vallée du Thérain, de Songeons à Montataire, la rivière devant s’affirmer comme un véritable spot de tourisme. On parle aussi du « Y magique » symbolisé par le croisement des rivières Le Thérain et l’Oise. Ce voyage dans le temps entrevoit aussi l’aménagement de deux haltes nautiques sur l’Oise pour accueillir des bateaux promenades et péniches hôtels. Parmi les activités inspirantes, prendre la barre et voguer sur l’eau en bateau électrique est aussi au programme.
3 - Suivre le modèle de la base nautique de Flandre-Lys
Dans une perspective de développement sur l’eau, la Base nautique de Flandre-Lys à Haverskerque (59) est une belle source d’inspiration. On y pratique du pédalo, du canoë, du paddle, ou encore du Donut’s Boat, une grande bouée, surplombée d’un parasol, idéale pour piqueniquer en famille su l’eau. Marie-Noëlle RIFFAUT, cheffe du bureau Tourisme de Voies Navigables de France (VNF), a aussi mis en avant les projets de développement sur le site, lors des Rencontres des professionnels du tourisme, à savoir la transformation de la maison éclusière en point accueil vélo, et l’achat de nouveaux bateaux électriques et d’un radeau solaire. Cette base nautique, située dans le Nord, « est transférable dans notre propre département », a affirmé Brigitte LEFEBVRE, Présidente de Oise Tourisme.
4 - LES ÉCOLODGES POUR COMPLÉTER LA LISTE D’HÉBERGEMENTS INSOLITES
La Base nautique de Flandre-Lys à Haverskerque, c’est aussi une belle réussite en matière d’hébergements, avec 18,4 % du nombre de nuitées supplémentaires dans ses écolodges entre 2019 et 2022. Ce type d’habitat, construit dans un souci d’harmonie avec la nature et d’économie d’énergie, rentre dans les perspectives de développement de Oise Tourisme, afin d’offrir un panel encore plus large d’hébergements « insolites » sur l’eau. L’idée est aussi de proposer des tarifs abordables, adaptés aux pratiques de voyages des itinérants à vélo et des groupes. L’aire de bivouac et l’aire naturelle pour toiles de tentes sont deux autres concepts à développer dans le Département. Un dernier point incarné notamment par le site « Au Vieux Moulin », situé à Roy-Boissy, qui propose ses emplacements de camping, mais aussi ses cabanes insolites autour du bien-être (bain nordique, sauna, etc). C’est d’ailleurs une spécificité dans l’Oise qui compte une trentaine de ce type d’hébergement hors du commun, à l’image des domaines Coucoo (« Grands Chênes » à Raray, « La Réserve » à Saint-Léger-aux-Bois), et leurs cabanes perchées dans les arbres ou au bord de l’eau, pour un moment de dépaysement total.
5 - ABBAYE DE CHAALIS : OBJECTIF 100 000 VISITEURS EN 2030
L’avenir du tourisme dans l’Oise passera aussi par une visite des musées ou du patrimoine plus active, plus ludique. La visite pourra s’accompagner d’une activité décalée, comme la découverte des coulisses, ou l’expérience immersive d’une balade culturelle théatralisée.
Alexis DE KERMEL, administrateur général du domaine de Chaalis, est un véritable ambassadeur du Département de l’Oise et de son ambition touristique. Chaalis, c’est une abbaye, une collection, un écrin de 1 000 hectares, une équipe de 13 agents et un budget de 1,3 million d’euros. Mais c’est aussi un objectif : celui de passer de 30 000 visiteurs en 2019 à 100 000 en 2030 ! Pour y parvenir, le responsable cible les familles et les seniors, en « positionnant des offres à chaque vacances scolaires et qui reviennent chaque année ». Les scolaires aussi sont visés à travers une offre éducative et l’atelier des parfums. Plusieurs évènements ont déjà été mis en place, comme Mystère à Chaalis (atelier masques) ou Le fantôme de Chaalis (une aventure en famille). « On s’est aussi réapproprié l’été », complète Alexis DE KERMEL, avec « La Grande aventure de Chaalis », ses chasses au trésor et spectacles de fauconnerie proposés en juillet et en août. L’objectif est donc de « créer de l’évènement ». Cette stratégie porte déjà ses fruits, avec plus de 50 % de visiteurs supplémentaires entre 2019 (année de référence avant covid) et 2022. Pour poursuivre dans cette voie, Alexis DE KERMEL mène une réflexion autour de visites thématiques et parcours spécifiques, sans oublier de régler les problématiques « des toilettes et de la restauration sur place », essentiels pour accompagner le développement du site. L’administrateur général du domaine de Chaalis pourra solliciter l’accompagnement du Département, comme les autres sites culturels de l’Oise, par le biais de Oise Tourisme et de sa stratégie 2023-2027, dans la mutation de son offre, avec des apports en ingénierie et financements. Ce soutien permettra aussi d’aborder la connexion de ce patrimoine avec les itinéraires à vélo.
6 - LE TOURISME DE LA FORÊT
Les forêts représentent 22 % de la surface du département de l’Oise. A ce titre, l’enjeu touristique, considérable, est d’oeuvrer à l’émergence de nouvelles activités, à l’image de l’Office de tourisme de Compiègne, qui a lancé les animations de yoga en forêt, balade en attelage ou encore la promenade théâtralisée intitulée « Impériales visites gui(n)dées », qui invite à la rencontre de personnalités illustres qui ont fait l’Histoire du Compiégnois. Les entrepreneurs privés sont aussi sollicités pour porter cette ambition départementale en forêt, à travers la démocratisation des balades à cheval accessibles à tous, les randonnées thématiques, la sylvothérapie (bains de forêt), etc.
7 - DES AIRES DE SERVICES LE LONG DES VÉLOROUTES
L’histoire d’amour entre l’Oise et le vélo est de plus en plus forte. Le Département a l’avantage d’être traversé par une véloroute européenne (la Scandibérique), et deux véloroutes françaises (l’Avenue Verte London-Paris et la Route de la Mémoire qui relie Paris à Lille). L’enjeu, désormais, est de passer d’une logique d’infrastructure à celle d’un produit. Cela passera par le développement de services et une meilleure interconnexion de ces véloroutes avec le grand patrimoine et les services marchands (restauration, producteurs locaux…), nécessitant d’améliorer le jalonnement et la signalisation. L’idée est de viser, à terme, la réalisation d’aires de services le long des itinéraires, au plus tous les 30 km. Elles devront toutes être équipées, au minimum, de tables de pique-niques, stationnement vélo, point d’eau potable, et sanitaires. Certaines seront aussi pourvues d’un atelier d’auto-réparation et d’entretien. Entre les quatre aires installées en 2023, et les six supplémentaires prévues pour la saison, le projet est déjà lancé. Une aubaine pour les professionnels du tourisme à vélo dans l’Oise, comme Geoffrey LELEU, gérant du Relais du Vexin, et sa flotte de 40 vélos électriques (vente et location). Ces circuits à vélo suivront aussi la politique départementale de rendre les activités touristiques plus ludiques. La projection dans cinq ans évoque, par exemple, une offre de 10 parcours à vélo déroulant les aventures de Louison Pignon proposée aux amateurs de chasse aux trésors.